20 juin 2019
Inspection du travail :
les raisons d'une colère

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Une nouvelle manifestation intersyndicale des agents de l'inspection du travail s'annonce en juillet. Un inspecteur militant de Sud-Travail nous en explique les raisons.

La fonction de l'inspection du travail a été bouleversée par plusieurs réformes successives: la loi Sapin de 2014 a supprimé les postes de contrôleurs et remplacé les 790 sections par 210 "unités de contrôle", éloignant ainsi les agents du terrain. La loi El Khomri de 2016 et les ordonnances Macron de 2017, en modifiant (sans le simplifier) le code du travail et en multipliant les dérogations, ont limité le pouvoir des inspecteurs. Ces réformes, ainsi que le décret de 2017 instaurant un nouveau code de déontologie, cherchent toutes à réduire la marge de manoeuvre des agents, dont l'autonomie est garantie par une convention internationale.

En parallèle, les effectifs fondent :  moins de 2000 agents aujourd'hui, contre 2350 en 2013. Du coup, la charge de travail par agent ne cesse d'augmenter - d'où déjà 13 tentatives de suicide - et le nombre d'interventions baisse, ce qui crée de fait des zones de non-droit du travail. Par ailleurs on occupe les inspecteurs à du travail inutile, comme les contrôles sur les travailleurs détachés, destinés à échouer, la directive Bolkenstein n'ayant jamais été modifiée.

Face à cela, la colère des agents monte, même si le caractère progressif de la dégradation a jusque-là rendu difficile une mobilisation massive.